Le jeudi 10 avril 2025, les députés ont confirmé la suppression du Hcérés (Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur), autorité publique indépendante chargée d’évaluer l’ensemble des structures de l’enseignement supérieur et de la recherche, ou de valider les procédures d’évaluations conduites par d’autres instances.

Cette suppression, qui fait suite au rejet d’amendements de rétablissement déposés par le parti Horizons notamment, conduit très concrètement à internaliser au sein du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche la mission d’évaluation des formations, cette dernière restant obligatoire de par la loi.

« Une décision qui va à l’encontre des libertés académiques »

Il s’agit donc de donner entièrement à l’autorité politique le pouvoir d’évaluation et de contrôle des formations universitaires et des laboratoires de recherche. Cette décision va à l’encontre de la liberté académique que je défends depuis toujours et met en péril la reconnaissance internationale de l’enseignement supérieur et de la recherche français.

Louis Vogel commente :
« Alors que la formation, la recherche, la connaissance, l’innovation, constituent aujourd’hui un enjeu stratégique d’indépendance et un facteur puissant d’intégration de la société ; au moment où la France doit replacer l’ESR au centre de ses politiques régaliennes, cette décision vient jeter le trouble dans un écosystème qui a pourtant plus que jamais besoin de soutien. Elle apparaît d’autant moins pertinente que la France et l’Europe s’appliquent actuellement à accueillir les chercheurs américains qui souhaitent s’éloigner de la politisation de la recherche aux Etats-Unis ».

Et de poursuivre :
« Le Hcérés vient de s’engager dans des réformes de fond, nécessaires, qui n’auront pas le temps de produire leurs effets. Il aurait aussi été un outil utile au moment où la question de l’évaluation des formations des établissements privés se pose de manière de plus en plus aiguë ».

Une réforme du Hcérés : oui. Sa suppression : non.

« J’invite les membres de la future Commission Mixte Paritaire qui sera saisie du texte Simplification de la vie publique à rétablir le Hcérés », conclut Louis Vogel.

CLUB D'IÉNA • Une réforme du Hcérés : oui. Sa suppression : non

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